Les données récoltées par Afaïa permettent d’observer les grandes tendances du marché. Toutefois, il est important de noter que selon les années, le nombre de producteurs répondant au questionnaire évolue. Ainsi, les conclusions tirées de ces graphiques doivent rester indicatives. Par exemple, on observe très clairement que la majorité des produits biostimulants sont de type « organique ». Par contre, l’observation d’une baisse de proportion des mycorhizes et d’une augmentation des mélanges doit être quant à elle maniée avec précaution.

Vous êtes producteur et vous souhaitez contribuer à l’enrichissement de la base de données tenue par Afaïa, contactez les bureaux de la fédération pour nous en faire part.

Au niveau européen, l’EBIC estime le marché des biostimulants à environ 578 millions d’euros en 2015. Les projections de croissance (+ 10 % par an en France et en Europe) amèneront le CA autour d’un milliard d’euros en 2019 au niveau européen.

Paroles d’utilisateurs

A 57 ans, Philippe BROHEZ est régisseur d’une exploitation de 650 Ha de cultures de céréales. Il utilise les biostimulants depuis 5 ans et constate un progrès dans l’accessibilité de l’information et les recherches réalisées dans ce domaine…

 

 

« C’est une nouvelle catégorie d’intrant qui permet de stimuler les plantes pour leur permettre une plus grande efficience de l’exploitation des nutriments du sol. Les biostimulants contribuent notamment à mieux nourrir la plante et limiter les carences physiologiques. Au départ, j’ai appris à les connaître via les démarches commerciales des fournisseurs. J’étais méfiant car beaucoup de gens vendent des produits « miracles ». La vigilance était donc de mise. Cependant, malgré mon âge, je suis très ouvert et à l’écoute de ce type de produit et je me suis donc organisé pour expérimenter ce type de produit sur des parcelles de 5 Ha. Au début, je ne disposais pas suffisamment d’informations techniques et scientifiques, notamment sur le mode d’action des produits. Mais, aujourd’hui, je l’avoue, c’est de moins en moins vrai. Il y a eu de réels progrès en 5 ans concernant la connaissance de ces produits. Des instituts comme Arvalis, puis les coopératives, réalisent des essais qui permettent de mieux cerner leur intérêt et leurs conditions d’usages ».

 

Paroles de chercheur

Jérôme Duclercq est maître de conférence et chercheur à l’université de Picardie au sein de l’équipe Agroécologie, Ecophysiologie et Biologie Intégrative (AEB). Il mène des recherches sur les biostimulants depuis 4 ans, notamment en observant l’impact de leur application sur les communautés microbiennes des sols agricoles.

Pensez-vous que l’utilisation de ce produit permet d’améliorer la viabilité économique d’un système agricole ?

Oui si le produit utilisé permet de limiter l’utilisation d’autres intrants (fertilisants chimiques ou produits phytosanitaire) ou le nombre d’intervention lors de la culture. De même, l’utilisation de biostimulants pourrait permettre l’accès à la filière du bio qui est fortement mise en avant ces dernières années.

Pensez-vous que la profession agricole va s’approprier facilement ce produit ? 

C’est en cours. Il y a un changement de paradigme agricole qui se met en place favorisant l’utilisation de ce type de produit.

De quelle manière percevez-vous le développement de ce marché ?

Le marché lié aux biostimulants est très porteur. Il est également favorisé par les pouvoirs publics. Reste maintenant à le rendre plus attractif et à le diversifier en proposant des solutions permettant de répondre à toutes les problématiques que rencontrent les agriculteurs en termes de rentabilité, fertilité des sols, lutte contre l’érosion des sols, amélioration de la santé des plantes, limitation des adventices et des repousses, stimulation de la biodiversité.